Pour égayer un peu la grisaille de l’hiver, nous vous proposons une sélection en musique : celle-ci est capable de réenchanter notre quotidien, mais elle peut bien plus encore.
La musique peut adoucir les blessures. Ainsi Bernard Cavanna, compositeur d’une trentaine d’œuvres jouées dans le monde, puise-t-il son inspiration dans ses origines très modestes. La peau sur la table, documentaire dont il est le sujet, a reçu le prix de la SACEM en 2010. Abbey Lincoln, chanteuse de jazz décédée en 2010, nourrissait sa musique du passé de ses ancêtres : l’esclavage et le courant musical qui en est né, le blues. C’est cette histoire que raconte le documentaire We are the blues, en nous rappelant que cette musique, avant d’être célébrée dans le monde entier, était celle d’africains arrachés à leur pays pour être vendus comme esclaves. Quant à Pardesi (L’étranger), un jeune musicien pakistanais installé en Angleterre, il questionne ses origines en sollicitant des maîtres de l’Islam dans sa quête musicale ; tandis que Stof, lui, fait le mouvement inverse dans Dima Punk, en cultivant son style et son âme de punk dans un Maroc conservateur : la musique peut être rébellion.
Au contraire, elle peut être aussi être véhicule de propagande, comme le montre le surprenant East Side Story, qui s’intéresse aux « comédies musicales socialistes » du XXème siècle, censées faire rêver le peuple tout en véhiculant l’idéologie socialiste.
Car si ce sont les artistes qui « font » la musique, celle-ci est aussi le reflet de son environnement. Sur l’île de Gomera, aux Canaries, un langage sifflé transmis depuis des générations parmi les habitants imite le chant des oiseaux. Ces échanges forment une musique inattendue et planante que l’on peut découvrir dans Silabario. Plus près de nous, les chants de la Maladrerie, osés par les habitant·es de ce quartier d’Aubervilliers, remettent de la beauté et de la poésie dans une utopie architecturale des années 70 laissée à l’abandon… Tandis que dans le village du Tarn d’Une jolie vallée, toutes les générations chantent en chœur une adaptation des Trois Mousquetaires, mêlant romanesque et décors du quotidien.
Enfin, comme pour Dan Fitzgerald et son Lost Wandering Blues and Jazz Band dans Working for a good life, la musique est faite pour voyager, être partagée sur les routes, élargir notre horizon. Et nous faire grandir.
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NB : cette sélection a été réalisée en collaboration avec Françoise Fontaneau, chargée de la formation continue des personnels.
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